Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article BLABÈS DIKÈ

BLABÈS DII{È (Merls S(«). Ba«Kr,, ou, chez les plus anciens écrivains attiques, pa«Goç, signifie dommage. Le principe que tout dommage causé à autrui doit être réparé par son auteur a de tout temps été consacré par la loi grecque. Dans l'origine, la peine du dommage était d'ordinaire le talion 1, remplacé parfois par une indemnité pécuniaire (7totvrl, rançon, d'où pcena) °, Plus tard, l'indemnité devint la règle : elle est fixée par Solon au double ou au simple suivant que le dommage a été volontaire ou involontaire 3, et par involontaire, dit Aristote '`, il faut entendre ce qu'on a fait ou par nécessité, ou par force, ou par ignorance.L'action donnée pour réclamer cette indemnité, (pa«gslç Si«) appartient à la classe des actions privées (Stzut), et non des actions pénales, le double étant considéré comme une réparation plutôt que comme une peine. Cette action, avec la distinction de l'indemnité double ou simple, ne s'applique proprement qu'à ces espèces de dommages qui ne font l'objet d'aucune autre action particulière, et ne saurait concerner, par conséquent, ni les dommages L qui constituent des délits proprement dits, ni ceux qui consistent dans la violation d'obligations préexistantes. Cependant on trouve souvent les expressions (3a«grg éo p),,061iç, employées aussi au sujet de ces diverses espèces de dommages 3, et de semblables abus de langage étaient à la fois faciles et sans dangers, dans une législation qui n'avait établi de formules, ni pour les actions judiciaires, ni pour aucun acte juridique, et qui ignora toujours ce culte de la lettre qui caractérise la jurisprudence romaine. Il y avait encore une loi particulière de Solon sur la aa«6r; «vSpatteaiv TETpa71dàov, dommage causé par les esclaves ou les animaux 3. Le propriétaire de l'esclave ou de l'animal qui avait causé le dommage était tenu de le réparer, comme s'il l'eût commis lui-même ; seulement il pouvait s'acquitter en abandonnant à la partie lésée la propriété de l'esclave ou de l'animal 7. On voit que l'action part ç correspond à plusieurs actions diverses établies par la loi romaine, et comprend à la fois les actions legis Aquiliae, de pauperie, noxale, enfin cette variété indéfinie d'actions in factum ouvertes à raison de dommages qui ne rentraient sous aucune qualification déterminée. P. GInE.